D'abord, le manoir est plus vieux qu'il n'en a l'air. Son nom est bilingue,formé du breton balan qui signife genêt ( encore de nos jours ) et de geard ( graphie moderne jard ) qui signifiait autrefois " endroit clos de murs" et au XVIIè siècle "jardin". Balangeard veut donc dire "une ouche", du gaulois "osca", c'est -à-dire un endroit clos où pousse du genêt.
Pourquoi bilingue ? Parce qu'au XIVè siècle Ruffiac se trouvait sur la limite linguistique entre les deux langues. A cette époque on parlait breton à Guérande et à Saint-Brieuc, (on a parlé breton à Elven jusqu'au XIXè siècle ).

Les premiers documents sur Balangeard datent du XVè s., de 1440 exactement. Son propriétaire, un certain Agaisse, figure sur une montre ou revue d'armes. Au tout début du XVIIè s., on trouve des Héligon et des Chesnay, deux familles de notaires. Héligon possédait aussi le manoir de la Chataigneraie, autrefois en Ruffiac et maintenant en Saint-
Nicolas-du-Tertre. la date de 1634 est inscrite sur les deux manoirs. Ensuite vient une autre famille de notaires, les Noblet, dont la fille épouse un Chesnay en 1700.
C'est une Noblet qui nous a vendu son manoir en 1986.
Il était tout à fait inconnu et en très mauvais état. Il a fallu refaire tous les toits à l'ancienne, toutes les fenêtres et les portes, tous les sols, tout le parc et le mur d'enceinte.
Heureusement, il fut classé en 1991 -en six mois, un record - et nous eûmes droit à une subvention correspondant à 48% des frais de restauration de la part de la DRAC ( Direction régionale des Affaires culturelles) et du Conseil Général.

Un manoir au Moyen-Age se compose du logis du propriétaire ( généralement un petit noble, écuyer ou chevalier ),d' une métairie dite "de la porte", logis du "métayer" ou fermier, d'un parc avec fûtaie et souvent d'une chapelle. La chapelle, si il y en eut une, a disparu assez tôt, car les Chesnay se mariaient dans la belle chapelle Saint-Vincent, stupidement détruite en 1978.

Le manoir est le siège social du Cercle d'Histoire et d'Archéologie qui traite de Ruffiac et des communes environnantes. Je l'ai fondé en 1996 et se porte bien puisqu'il réunit une bonne centaine d'adhérents, dont quatre à Ruffiac. ( nul n'est prophète... ).